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Abstract
On ne peut que s'émerveiller devant les progrès faits par la science et la chimie : on n'avait identifié que 34 corps simples et isolé une vingtaine d'entre-eux il y a deux siècles et aujourd'hui il ne semble rien de plus naturel que d'assister devant un ordinateur à l'ébauche de la structure tridimensionnelle, hélicoïdale ou en pliage zig-zag, d'une molécule polypeptidique ; il parait tout aussi évident de manipuler cette molécule et de l'examiner sous un angle quelconque au moyen d'un logiciel.
Et pourtant : il y a deux siècles. Au mieux on savait alors déterminer la composition centésimale de quelques dizaines de combinaisons chimiques. S'il est rare désormais de se pencher sur le chemin parcouru et sur l'accélération des découvertes, il n'en demeure pas moins que l'étude de ce processus passionnant, improbable et fondateur reste pertinent et essentiel.
La Naissance de la chimie structurale retrace ainsi le cheminement plein d'embûches et de chausse-trapes parcouru depuis les travaux de RICHTER sur la stœchiométrie (1792) jusqu'à ceux réalisés de nos jours sur des structures supramoléculaires. Le développement laborieux des notions d'espèce chimique, d'atome, de molécule, d'ion, l'identification de leurs propriétés structurales et des conséquences de celles-ci sur la géométrie des molécules ont été l'objet de batailles intellectuelles mémorables. Dans le domaine structural les avancées dues à PASTEUR, KEKULÉ, Van't HOFF, LE BEL, FISCHER, BARTON, etc. permettent aujourd'hui à l'industrie pharmaceutique de reproduire par synthèse chimique asymétrique des édifices moléculaires complexes, autrefois extraits difficilement d'organismes végétaux ou animaux. De même, les méthodes de polymérisation modernes conduisent à la création d'enchaînements moléculaires portant sur des milliers de chaînons qui sont disposés de façon stéréorégulière, isotactique ou syndiotactique.