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Abstract
L'espace, le temps et des mots pour désigner les choses suffisent pour constituer les fondements du monde dans lequel nous vivons. Sans doute faut-il aussi ajouter les liens affectifs qui donnent à ce monde sa dimension proprement humaine. Et c'est précisément tous ces repères essentiels qui se trouvent frontalement attaqués par la maladie d'Alzheimer dans laquelle tout peut finir par s'effacer, sauf peut-être l'attachement.
Considérée comme une pathologie neurologique à l'étiologie mystérieuse, la maladie d'Alzheimer est traitée exclusivement à coup de psychotropes qui s'avèrent parfois excessifs, voire dangereux, au détriment d'autres options possibles dont, en premier lieu, la psychosomatique relationnelle qui déplace l'intérêt de la maladie au malade.
C'est cette démarche novatrice que Leila Al-Husseini a choisi, envers et contre tout, pour acquérir finalement une longue expérience clinique de cette pathologie dont le texte « Mémoire de l'oubli » rend compte. Et c'est encore ce travail très spécial, qui place tout le processus de création dans la relation, qui se retrouve dans la très belle observation que Chantal Gombert rapporte ici. Il s'agit d'une femme poète et écrivain de langue bretonne qui émerge d'un long silence se confondant avec la perte inéluctable de la langue. Fins dernières d'un poète qui vont au-delà de la mort pressentie, qui traverse le silence ultime.